Le Sénégal glisse dangereusement dans les dédales de la violence, la démesure, l’incivisme et le jusqu’auboutisme dogmatique et obstiné d’une partie de la classe politique et ses supporteurs que le plus élémentaire en démocratie ne semble plus étouffer. Cette situation nourrie et exacerbée à travers les réseaux sociaux, est propre à tarir le charme qui vaut à notre pays, unanimement, respect et admiration dans le monde.
Avons-nous le droit de croiser les bras devant le spectre d’une telle déchéance, qui menace notre existence en tant que Nation, nos valeurs cardinales de fraternité et de paix en toute circonstance, notre réputation de peuple rebelle aux divisions intestines fratricides et nos institutions démocratiques connues pour leur solidité et leur exemplarité ? Pouvons-nous nous laisser intimider par l’approche invariablement comminatoire et agressive de vigies de la pensée unique, à en être réduits à un silence suicidaire ? Concédons-nous à être portés vers le déclin collectif que nous promettent les agissements irresponsables d’une minorité qui escompte, par des hurlements et bruissements permanents, passer pour la majorité aux yeux des observateurs, en dépit de la vérité implacable non encore révisée des urnes ? Devons-nous céder aux changements ténébreux que sous-tendent ces violences auxquelles nous avons assisté ces derniers temps : la doxocratie, la manipulation et le populisme en lieu et place de la démocratie ; les vociférations et agitations de bras au-dessus de l’acte sacré, véridique et décisif de vote ; l’argument des insultes, des injures et des muscles aux dépens de celui du débat pacifique et civilisé d’idées ?
La Nation et la République, les nôtres, sont menacées de disparaitre. Il revient alors à tous, nos plus hautes autorités en tête de colonne, de se constituer épées et boucliers fermes et impitoyables contre ceux qui leur font courir un tel danger. Ils sont à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, non sans souvent s’unir en comparses. Pour l’essentiel, le contexte de production imminente de gaz et de pétrole que nous connaissons, fait le lit de cette menace d’instabilité, souvent initiée et/ou parrainée par des convoiteurs maléfiques et frustrés de nos ressources naturelles, qui s’emploient à abolir l’ordre qui leur est répulsif pour dérouler du désordre, terreau docile de leurs appétits sombres, intenables et inopportuns pour les richesses de notre sous-sol. L’histoire nous apprend que leurs antennes internes, indispensables à l’accomplissement de leurs sinistres desseins, émettent généralement en politique et dans ce qui se dit, bien souvent trompeusement, société civile. /.